De temps immémoriaux, les Premières Nations ont sillonné le pays en canot d’écorce. Les explorateurs et les coureurs des bois européens adoptèrent rapidement ces efficaces « voitures de Canada », ainsi nommées par l’explorateur Lahontan, en 1684. Malgré leur fragilité ces canots étaient parfois utilisés en hiver. Plusieurs témoignages font état d’aventures étonnantes, souvent dangereuses et même tragiques. Samuel de Champlain est le premier Européen à avoir relaté l’utilisation des canots d’écorce dans les glaces du fleuve. Le 20 février 1609, il raconte une saisissante traversée de quelques familles d’Autochtones depuis la rive sud vers Québec. Lors d’un voyage épique vers Québec sur le fleuve, à travers les glaces, au début d’avril 1634, des Innus disent au jésuite Paul Le Jeune qu’ils naviguaient occasionnellement en hiver avant l’arrivée des Blancs. Il est aussi témoin de l’utilisation d’une voile, à l’instar des Inuits du Nord avec leurs oumiaks.
Illustration : Canot d’écorce algonquin. (Dans « Les canots d’écorce », Musée canadien de l’histoire, en ligne).