Les Premières Nations n’utilisaient pas de pirogues en hiver sur le fleuve. Ces canots ont commencé à remplacer les frêles canots d’écorce vers la fin des années 1640. Ce type de canots était déjà connu des colons européens à leur arrivée. On les fabriquait en creusant des troncs d’arbres, surtout du pin blanc, au moyen d’outils simples (hache et herminette). Certains canots étaient faits de deux troncs d’arbres solidement joints ensemble, ce qui permettait d’un peu les élargir. Ils pouvaient mesurer jusqu’à 25 – 30 pieds de long et contenir de fortes charges ou plusieurs passagers, parfois jusqu’à huit et trois ou quatre hommes d’équipage, selon Joseph Bouchette. Mais l’on voit sur les illustrations anciennes qu’il pouvait y en avoir plus, selon les circonstances. Il fallait être habile pour manœuvrer cette étroite embarcation sur le fleuve encombré d’immenses glaces mouvantes. Bien sûr, il y eut des naufrages! On rapporte aussi l’utilisation de pirogues à l’île aux Coudres dans les années 1720 jusque vers 1760, époque où l’on aurait commencé à y construire des canots et des chaloupes plus sophistiqués. On a aussi utilisé des pirogues du côté de Montréal.
Illustration : Hommes hissant une embarcation sur la glace devant Québec en 1863. Cornelius Krieghoff, Bibliothèque et Archives Canada, R9266-920.